Le temps des révolus

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Moi qui ne voulais que soulager ma tête, je me retrouve muette. Ce matin j’ai relu un vieux texte. J’aurais dût en souffrir ou en ressentir quelque chose. Mais ça ne m’a mise que sur un frêle voile de nuage gris qui s’éclaire. Je l’ai lu et relu, refusant de l’arracher à ma vue. Ces mots lointains que j’ignorais, effet de miroir avec une moi étrangère, m’ont baignée dans une écume de parfum. J’ai revu les jours d’automne, ma chambre terne et mes cheveux crins, seuls mes deux yeux en lumière. J’étais belle et grave à ma vue, le teint repeint par la suie légère de mon enfer. Ce parfum, non ce sont ces mots qui me préoccupent. Là encore, loin d’eux, je les espère. En manque de leur tintement grave et doux, par la pensée j’en récupère. Quant à ce parfum, mes narines l’ont oublié. Il est partit, effacé par d’autres moins beaux et moins envoutants certes. Mais ceux-là ne me rendent pas folle, pas même comme une bête. Ils ont la pudeur de leur légèreté et la douceur de vite s’oublier.

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